Hier, un collègue de techno est arrivé en salle des profs un peu amer, mais essayant de garder le sourire.
C'est un homme qui respire la gentillesse.
En principe, personne ne s'y trompe, ni les élèves ni les collègues.
D'ailleurs, je n'ai pas besoin de citer son nom ici, tout le monde saura de qui il s'agit.
Une élève venait de l'insulter, lâchant une série de mots comme une diarrhée verbale.
Parmi ces mots il n'avait retenu que les suivants: "Je vous chie dans la gueule."
Je ne connais pas cette élève, ne sais même pas son nom.
Je suppose qu'elle a plein de raisons pour haïr ainsi les adultes, le système, les profs, la société, l'école, la vie qu'elle mène.
Je suppose que les rythmes scolaires sont inadaptés, les programmes trop ambitieux, les profs trop rigides.
Je suppose que je suis vieux jeu de m'indigner de cette liberté d'expression, mais je trouve cela au-delà du supportable.
Après cela, il n'y a plus que la violence physique.
Et-ce que cela sera la prochaine étape ?
J'ajoute quelques phrases entendues ces derniers jours:
"Je n'ai plus envie, personne ne travaille plus, même les 3° bilingues ne font plus rien." P.F.
"Personne ne m'écoute plus. Si j'arrive à me faire écouter de 4 élèves, c'est le bout du monde." P.H.
"Je viens ici en rampant." D.P.
Oui, je sais, ce blog devient déprimant, mais il est le reflet de ce que je vis, de ce que nous vivons.
En-dehors des élèves des classes bilingues, je ne vois plus de "gentilles classes".
Partout les perturbateurs prennent le pouvoir. Ils poussent des cris, comme des gens atteints du syndrome de La Tourette, nous parlent comme à des chiens, gloussent, se lancent des objets, n'écrivent rien, n'apprennent rien, ne retiennent rien, rendent feuille blanche -les feuilles par moi achetées !-...
Oui, il ya de quoi être dé primé !