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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 14:31
travaillerplus.JPGDe façon insidieuse mais sûre, les profs sont conduits à travailler plus pour moins cher. Tous les stratagèmes sont bons !
Comme on ne peut que difficilement augmenter le nombre de nos heures de cours (cela provoquerait un vrai tollé, sans doute) on trouve des combines plus astucieuses.
On a, par exemple, diminué  drastiquement le nombre d'heures de français au collège, en une vingtaine d'années.
L'année dernière, on s'est attaqué aux heures de langues. Tout d'un coup, il a été décrété que les élèves "bilangues" n'auraient plus droit qu'à 5 heures de cours, au principal d'en choisir la répartition (3 heures / deux heures ou 2, 5 heures par langue).
Le nôtre a résisté pour cette année et a mis quand même 3 + 3 heures à tous les bilangues. Mais il y a gros à parier que cela ne durera pas.
Vous allez m'objecter qu'il n'y a pas dequoi en faire un fromage, puisque le prof de collège doit toujours les mêmes 18 heures de cours. Eh bien, avec cette réforme, le prof enseigne à 7 classes au lieu de 6, ce qui n'est pas une mince différence.
De même l'heure de LCR instaurée en bilingue, permet un encadrement plus grand des élèves, cela sans aucune formation des profs (ou très peu) et en n'ajoutant pas un centime à nos éventuelles futures retraites, puisque cette heure ne fait pas partie de notre emploi du temps. Astucieux !
Ne parlons pas de l'heure de "vie de classe", payée d'abord 2 heures pour une (ok, admettons, il n'y a pas tellement de préparations et aucune correction à faire), puis 10  heures pour 15, puis plus du tout.
Toutes les réformes vécues en 32 ans ont eu pour but de nous faire travailler plus, dans de moins bonnes conditions (plus d'élèves par classe) en coûtant moins cher à l'état.

(En ce qui concerne l'illustration, je sais que nous avons un autre ministre... mais la  différence est invisible)
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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 22:34
languesEn ce moment, le moral des troupes en globalement assez bas. Les élèves sont revenus crevés de leurs vacances ! Les profs aussi.
La gastro circule, les virus pullulent, malgré le froid.
Il faut trouver une nouvelle énergie, redresser les choses bancales, prendre des décisions qui permettront de tenir le reste de l'année.
Mon découragement est parfois perceptible.
L'autre jour, une collègue a tenté de me réconforter en m'expliquant que c'était normal : cela tient au fait que les élèves n'aiment pas l'allemand. Personne ne peut aimer l'allemand, langue bien trop difficile.
Ah ben oui, c'est vrai !
Forte de ce constat (enfin... façon de parler)   je fais quoi ? Je m'assois et je pleure ?
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 11:21
Hier, dans la salle d'vivement la rentreeattente du medécin, j'ai eu le plaisir et la fierté de constater que nous ne faisons pas un métier inutile. Oui, nous servons à quelque chose ! Peut-être pas à transmettre des connaissances ...ça il faudra bien admettre bientôt que cela devient impossible dans bien des cas.
J'écoutais deux "mamans",visiblement épuisées par les deux dernières semaines, se réjouir de la reprise de l'école. "Ah, ça fait du bien que les enfants soient retournés à l'école, je n'en pouvais plus", ont-elles dit en substance toutes les deux.
Moi, je consultais pour ... disons "intestins noués". De la discussion avec ce médecin qui me connaît depuis 25 ans, il est ressorti que cela pourrait bien être mon métier qui me crée cette pagaille intestinale. Je n'y avais pas trop pensé, mais finalement...

Au collège, lundi, les mines étaient affreuses, pour les profs comme pour les élèves. Personne n'avait bien dormi. Les mots les plus souvent entendus, en-dehors de "bonne année" évidemment,  étaient "heureusement, les prochaines vacances ne sont pas loin".
Chut, ne le dites pas aux "mamans" !
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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 15:23
10.01.01 001En ce début d'année nouvelle, serons-nous comme le chat, à nous réfugier sous le lit par peur de ce qui se passe ?
Ou trouverons-nous le courage d'aller de l'avant ?
Bonne année à mes lecteurs.
Qu'elle soit remplie  de moment d'amitié, de beaux paysages, de bons livres, de jolis films, de belle musique et de tout ce qui fait que l'on se sent vibrer.
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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 09:12
réunionDepuis le 26 novembre, nous avons des réunions trois à quatre fois par semaine : d'abord les conseils de classe, puis les réunions parents-profs, sans compter la distribution des bulletins aux parents de 6°, que nous avions vus en avant-première  le 13 novembre.
Cette semaine, dernière réunion parents / profs : chic, une semaine presque normale. Rentrer chez soi à l'heure "normale", quel bonheur ! (D'autant que je me paie le samedi matin pour ne pas avoir à  subir l'heure en S3 !). Eh bien, craignant sans doute qu'un désintoxication trop rapide n'entraîne des effets de manque chez son personnel, le principal nous a collé une réunion vendredi soir en S3.
Dans ce métier où l'on n'a jamais de gratification, pas de 13ème mois, pas de prime de Noël, pas de cadeaux aux enfants par le  Comité d'entreprise, pas le moindre ballotin de chocolat, notre seul "cadeau" était la réunion du vendredi après-midi avant Noël, qui réjouissait au moins tous ceux qui avaient deux ou trois heures de cours. Eh bien, finies, les largesses !
Travaillez, travaillez, les élèves n'en sauront pas plus, mais vous saurez au moins la raison de votre fatigue.
Ça ralote en salle de profs. Laurence ne veut pas mettre son fils pour le 4ème vendredi consécutif à la garderie, Christiane a un rendez-vous chez le coiffeur pris depuis longtemps, Pascale veut prendre son train à 16 h 46 et ne restera pas plus tard que la sonnerie de S3.
Si tous ceux qui râlent ne viennent pas à la réunion, inutile de déployer toutes les chaises en salle V018 !
Mais il y a fort à parier que la majorité sera là, car nous sommes ainsi, râleurs, mais somme toute obéissants.
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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 08:17
C'est la semaine top de chez top : une réunion par jour. On rentre chez soi comme des cadres, énervés et fourbus.
Lundi soir : réunion à propos des problèmes de santé d'un élève.
Mardi soir : réunion parents / profs 5°.
Jeudi soir : distribution des bulletins + réunion sur l'enseignement de la matière "LCR-bilingue". (Un comble : je devrai sécher la réunion)
Vendredi soir : Réunion parents/profs 4° (bon, là je n'ai que 14 élèves et seuls 7 des parents se sont annoncés, je pourrai quitter vers 18 heures, peut-être.)
Peut-être que ceux qui fixent ces réunions ne savent pas que nous travaillons encore en rentrant chez nous, que nous préparons les cours pour le lendemain ? Il faudrait leur en toucher un mot.
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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 09:57
Tandis que les rues de notre petite ville scintillent de mille feux, que les boutiques de bimbeloteries sont pleines de monde et que les parkings deviennent des endroits dangereux en raison des luttes pour une petite place, nous avons, nous aussi, notre "période de Noël" : conseils de classe et réunions nous gardent bien au chaud dans notre brave collège trois ou quatre soirs par semaine jusqu'à 7 ou 8 heures.

La semaine à venir, deux soirées jusqu'à 19 heures, la semaine suivantes, trois soirées tardives (réunion parents/ profs 5°, distribution des bulletins de 6°, réunion parents / profs 4°).
C'est la façon qu'a trouvée notre administration pour que nous partagions le stress général, celui des commerçants, vendeurs, banquiers et chômeurs.
L'objectif est atteint : nous arrivons à Noël sur les rotules, de même que les hôtesses de caisses des supermarchés !
(La réunion-bilan  n'est pas encore annoncée, mais elle risque fort de se faire le dernier vendredi après-midi, faisant râler tous ceux qui sont libres cet après-midi-là, et laissant un petit goût amer à ceux qui travaillent encore le samedi matin).
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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 17:37
Ça râle en salle des profs en ce moment.
D'abord, il y a Scolastance, qui en déconcerte plus d'un !
Il faut se familiariser avec ce nouvel outil, et ça prend du temps.
Il permet de faire la fameuse "synthèse" des bulletins bien tranquillement chez soi, ce qui me plaît, à moi, mais de ce fait, le principal a choisi de ne pas éditer les bulleins sur papier avant la remarque finale, ce qui déplaît à beaucoup.

Ensuite, la semaine prochaine les élèves de 3ème sont en stage, ce qui libère pas mal d'heures, évidemment.
Comment occuper tous ces profs libres, telle est la question. Dans la mesure où il reste un certain nombre d'élèves sans stage (en général ceux qui n'aiment pas l'école ne se sont pas remués pour trouver un stage) la solution a été adoptée de regrouper ces élèves dans une sorte de classe provisoire, et de leur mettre beaucoup de maths, de français et d'histoire-géo, puisque ce sont les matières du brevet.
Bien sûr, le résultat final est injuste. Certains, comme moi, sont libérés 4 heures de cours, et ne sont pas sollicités. D'autres ne sont libérés que d'une heure et doivent remplacer.

Derrière tout cela, il y a l'idée de plus en plus répandue que n'importe quel prof doit pouvoir prendre en charge n'importe quels élèves pour faire n'importe quoi, pourvu que les vaches les élèves soient bien gardés. Et ça, ce n'est pas facile à accepter.
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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 15:03
Hier je sortais du collège toute guillerette, à 14 h 45.
Chic, presque un 'après-midi libre.

J'échange quelques mots avec les 3°, libres par suite de ma décision de début d'année de reporter l'heure au samedi, lorsque j'entends que l'on braille mon nom en face, depuis les marches du musée.

Oui, dans le cinéma ils ont les marches de Cannes, qui assurent leur célébrité, nous on a les marches du musée, dans un autre genre.

De loin, je ne vois pas qui sont les quatre jeunes garçons dans la fleur de la testostérone, assis là.
Je m'approche, leur demande -un peu agacée d'entendre aboyer mon nom pour la cinquième fois, je l'avoue- pourquoi ils m'interpellent ainsi.
Je n'en connais un, que j'ai eu il y a trois ans, en 5ème (son nom est en rapport avec la Fleur, mais son langage n'a hélas rien de fleuri ). Tout de suite il réplique "c'est pas moi, M'dame, vous m'avez eu en cours, vous savez que c'est pas ma voix !"
Oui, en effet, mais je me doute bien que l'autre abruti à côté ne sait pas mon nom par hasard. L'abruti en question, mais assis sur ses marches, bien fort, bien mâle, me lance "Bon casse-toi, trace ta route".
Je lui signale qu'il n'a pas à me tutoyer, et là, j'ai droit à une phrase dont je dois bien dire que sa vulgarité intrinsèque me cloue le bec "Va te faire en......!"
Voilà, c'est aussi ça, être prof.
C'est être exposé aux insultes gratuites et grossières d'un abruti déstructuré.
Je sais que nous ne sommes pas les seuls. je sais que c'est bien pire pour les policiers et même les pompiers. Il n 'empêche que l'adrénaline court un instant dans mes veines.
Mais il paraît que ça raccourcit la vie. On ne va pas se laisser raccourcir la vie par ça, si ?
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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 17:36
 Enfin un bel outil de travail !
Surtout pour les casaniers comme moi.
On peut tout faire depuis son ordinateur de la maison, même la synthèse des bulletins et la remarque finale du prof principal : c'est-il pas merveilleux ?

Pour les remarques on peut se servir aussi merveilleusement du copié / collé, en n'oubliant pas de faire les changements qui s'imposent.

Exemple :
Bons résultats à l'écrit, mais Kevin pourrait s'investir davantage à l'oral.

Si vous copiez/collez, ne pas oublier de changer le prénom  pour Antoine ou Paul-Emile.

Puisqu'en ce moment, tout le monde aime à dire où il en est pour les bulletins, j'en ai fait trois sur 5, la la lère.

En langue, c'est particulièrement pénible puisqu'il faut tester en principe 4/ 5 compétences: comprendre l'écrit, s'exprimer à l'écrit / comprendre l'oral, s'exprimer à l'oral + s'exprimer dans le dialogue. Parfois j'aimerais être prof de maths !
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