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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 08:18
Lundi nous avons eu la visite du principal, en 6° bilingue : il est venu leur distribuer des clés USB offertes par le Conseil Général.
Elles sont jolies, toutes rondes, avec une sorte de capuchon transparent repliable.
Ils étaient contents, les élèves.
Selon le principal, les clés contenaient des ressources pédagogiques, des aides au travail scolaire.

Ah, très bien ! Même s'il y a une légère incohérence chez nos autorités : Mme le Recteur dit que les cours sur Internet en cas de fermeture d'école ne peuvent pas être envisagés comme solution, les élèves n'étant pas tous censés avoir accès à l'internet, et le conseil général suppute que chacun pourra utiliser sa clé USB...
Hier, en 6°6, je vois une de ces clés attachée à la trousse d'un élève.
"Alors, vous avez exploré cette clé USB ? C'est intéressant ?"
Le petit blond devant moi lâche aussitôt : "Non, c'est du bidon, Madame ! Il y a juste un quizz, c'est tout."
Un autre petit malin derrière claironne : "Moi, j'ai supprimé tous les fichiers et j'ai mis quatre films à la place."
Mais il se fait de suite moucher par le petit blond : "Espèce de mytho, y'a même pas la place pour des films !" Le mytho se tait. Je crois que le blond a gagné !
J'ai vaguement regardé cette clé ce matin (je m'en suis fait prêter une, car il n'y en avait pas pour nous, bien sûr !) : on tombe effectivement sur un Quizz à la gloire du Conseil Général (sur ce qu'il finance, par exemple). La Mémoire est de 14 Mo, pour ceux à qui ce chiffre parle.
Pour les ressources pédagogiques, je n'ai rien vu d'utilisable pour le moment.
J'avoue que j'aurais tendance à dire comme mon petit blond : "c'est bidon !"

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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 17:29
Ces derniers jours, on me demande un peu partout, entre autres dans mon "Stammtisch" sur le net : "la rentrée s'est bien passée ?"
Certes, la rentrée est un moment important, qui donne un aperçu de ce que sera notre vie durant 10 mois.
Mais la rentrée se passe rarement mal : les premiers jours, nous bénéficions, comme les hommes politiques, de l'état de grâce !
Nos élèves sont encore remplis de bonnes intentions.
Ils ont encore des feuilles et des stylos, souvent même de la colle.
Lorsque les premières notes arrivent, arrive pour beaucoup la déception.
C'est alors que les ennuis commencent.
Ce n'est pas le premier mois le plus difficile -sans compter qu'au début nous n'avons pas encore de corrections !- ce sont les 9 autres qui vont nous demander toute notre énergie.
Pourtant, plus personne ne nous demandera alors "tu tiens le coup ?"
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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 09:26
Au collège, on continue à travailler le samedi.  Dans la mesure où nous n'avons pas de cantine, il n'est pas possible de décharger l'emploi du temps par quelques cours de 13 heures à 13h45, comme dans d'autres écoles. Nos élèves de 5°, 4°, 3° ont donc cours tous les jours, mercredi et samedi compris.

Bien sûr, la plupart des profs demandent à être libérés le samedi, la vie de famille s'en trouvant simplifiée.
Cette année je repique au samedi, ce qui n'est pas la pire demi-journée pour l'enseignement : profs et élèves semblent étrangement plus détendus que les autres jours.
Il faut juste  arriver à prendre avec le sourire les "bon week-end" de ceux qui partent le vendredi à 16 heures, voire à midi !
Et puis, pour le rythme personnel c'est très épanouissant aussi : quand on rentre à midi, il reste juste assez d'énergie pour faire les courses, ensuite on s'écroule sur le canapé et on n'a plus assez d'énergie à dépenser de l'argent dans une sortie quelqconque : on est donc gagnant sur tous les tableaux.
Vive le samedi travaillé !


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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 12:02
Ah la la, vaste sujet !
Les profs trouvent toujours qu'ils travaillent trop, les autres trouvent toujours qu'ils ne travaillent pas assez !
Mardi, j'ai été convoquée à une réunion au sujet de la déficience visuelle de l'un des mes élèves.
Très bien ! Il est bon que nous soyons informés au mieux de ce genre de problèmes, afin de faciliter la vie de ceux qui ont une difficulté supplémentaire.

J'étais convoquée pour 15 heures, en salle de réunion.
Lorsque je suis arrivée, la réunion précédente (pour un autre élève) n'était pas terminée.
Je me suis installée quand même, pensant que c'était une affaire de 5 minutes.
Mais pas du tout ! 20 minutes de discussion supplémentaires, un café, du bavardage... "Ma" réunion 'a commencé qu'à 15h 35. J'étais libre depuis 14 h 30, avais payé mon parcmètre jusqu'à 15h 30.
On discute aimablement, c'est très sympa cette petite réunion : médecin scolaire, infirmière, CPE, principal adjoint, référent handicap, "aide au travail", parents et moi.
Seulement, si pour les autres (sauf les parents) cette réunion était organisée sur leur temps de travail, moi c'était hors de mon temps de travail ! Je suis sortie à 16 heures, et j'aurai passé ma journée au collège de 8 heures à 16 heures, pour 3 heures de cours et une réunion.
L'enseignement doit-il forcément s'apparenter au sacerdoce ?
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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 15:49
Je n'ai plus reparlé de mon emploi du temps, parce que j'ai fini par l'accepter, évidemment.
Mais je ne voudrais pas que vous croyiez que j'ai obtenu  un emploi du temps de rêve en allant trouver nos hautes autorités, la veille de la prérentrée.
Simplement, en plaçant trois des heures le samedi, je suis arrivée à me dégager un mardi après-midi sur deux (j'avais l'impression de jouer au casse-briques en voyant tout d'un coup la plage devenir libre sur l'ordinateur du principal-adjoint !)

L'heure du jeudi après-midi continue à m'agacer, bien sûr. J'ai consulté l'emploi du temps de 6°6 sur Scolastance : merveilleux, ils sont libres le lundi en M1 et en S1 ! Ah ben, sympa, je vais me dégager le jeudi après-midi, et ma vie en sera changée.
Las ! C'est impossible, car les 27 élèves auraient une heure de permanence l'après-midi . Or, c'est proscrit. Je continuerai donc à râler 35 fois encore contre cette heure stupide !
Ceci dit, je ne suis pas la seule à avoir ce genre d'emploi du temps, nous sommes nombreux.
Prenons cela comme une consolation.
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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 14:45
Avant la reprise de l'après-midi, la surveillante m'appelle : l'un de mes "petits sixièmes" en a giflé un autre assez fortement.
Je les trouve dans le bureau de la vie scolaire, avec un témoin.
Curieusement, c'est celui qui a flanqué la baffe qui pleure à gros sanglots.  Pourquoi a-t-il giflé ? Parce que l'autre lui avait postillonné dans la figure.
Je comprends vite qu'il y a autre chose sous cette gifle et prends le claqueur à part.
"Rien ne va dans ce collège !  Tout va de travers depuis que je suis ici ! Mes copains me rejettent tous !"
Il me fait pitié, mon petit dur si vulnérable.
Je le comprends si bien !
Il débarque plein de bonnes intentions dans ce collège, et là, il s'aperçoit que ses copains de l'école primaire se tournent vers d'autres et le délaissent.
Mais que puis-je faire pour lui ? Rien !  C'est la vie, mon petit ! Rien n'est jamais acquis, dit-on en vers ou en chansons, et c'est si vrai.
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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 10:23
Vendredi, je l'ai cueilli dès l'éntrée : il est plus facile d'empêcher un élève d'entrer en classe que de le forcer à sortir.
D'abord il proteste : "J'ai rien fait encore !" (j'aime bien le "ecnore"...)
Je lui donne une feuille avec le sujet d'une rédaction (oui, il faut leur donner une feuille maintenant : seuls 10 % de nos élèves ont des feuilles sur eux en prévision d'un travail).
Sujet : Peut-on dire tout ce que l'on veut en classe et devant un professeur.
Voilà sa petite rédaction.


"Non on doit respecter le proffesseur dans les cours. La prof à toujours raison on doit suivre le cours de A à Z sans interrompre le cour, sans parler, sans remuer sur la chaise ou faire des bruits bizarres ou même couper la parole à la prof quand elle à la parole. Il faut lever la main pour parler et modéré son language si la prof autorise pas la parole on ne la réclame pas a toute instant on se bats pas en cour ou dessine sur la tbale est resté polie avec le prof est mais camarade. Suivre le cours pour avoir un avenir plus tard et travailler dans une bonne condition de classe suivre la prof et respecter tout se qu'il se trouve dans la classe table, chaise, sol, plafond et autre choses dans la classe."

Pour la fin, table chaises etc, je suppose qu'il cherchait à remplir sa feuille.
Pour le reste, il sait ce qu'il convient de dire,mais n'en pense sans doute pas un mot.
Soulignons quand même son français presque acceptable : tout n'est pas perdu !


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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 16:27
"Enseigner est le plus beau métier du monde, car nous travaillons sur la plus belle des matières, la matière humaine" avait dit autre fois l'un de mes profs.
Parfois, je viens à en douter.
Les 4° LV2 découvrent l'allemand. Certains d'entre eux ont entendu quelques mots d'alsacien, pas toujours les mots les plus recherchés.
Ce matin, l'un d'eux m'interpelle :"Mme, vous savez ce que c'est "Funx".
Je vois à son regard que quelque chose le titille. Je pense d'abord qu'il fait une allusion pas subtile à mon collègue "Fuchs", ce mot pouvant être traduit par renard.
Non, ce n'est pas ça. Il se tait, réfléchit, puis ça lui revient, c'est "Futz" qu'il connaît.
Ah, bien, merveilleux ! Je lui dis ce qu'il en est : ce mot désigne d'une façon moche le sexe de la femme et les femmes pour qui on n'a pas d'estime. Je lui dis aussi que ce mot n'a rien à faire en cours d'allemand ni même à être utilisé, en raison du mépris qu'il implique pour les filles et femmes. "Ah ben les filles, elles ont l'habitude", voilà la réponse de ce jeune garçon.
Voilà, enseigner, c'est aussi avoir à subir ça, être confonté(e) aux explosions hormonales adolescentes.
Et ça, je ne sais pas si je m'y ferai un jour.

(PS : Est-ce que quelqu'un sait comment on se fait embaucher à la médiathèque ?)
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 07:57
Nous avons un nouvel outil, Scolastance.
Apparemment il offre des possibilités multiples, que nous allons découvrir pour notre plus grand plaisir :
-faire l'appel sur ordinateur depuis notre salle de cours (mais seuls 10 profs environ sont équipés d'un ordinateur avec internet et peuvent, de fait, cocher les cases de cette façon, les autres continuent à faire l'appel sur fiches)

-entrer les notes au fur et à mesure, avec calcul automatique de la moyenne

-s'envoyer des messages d'un groupe à l'autre (je ne sais pas si on a déjà fondé les groupe des JC -jeunes collègues, si jamais vous vous posiez la question du "C"-et celui des "vieilles dames" ?)

Hier, nous avons eu une formation rapide de Pierre  H. pour enregistrer les groupes de langues (ce qui est drôle dans l'histoire, c'est qu'il nous faut quand même rendre les dits groupes sur papier, la version Scolastance n'étant pas imprimable !)

Déjà, il fallait se connecter avec notre identifiant et mot de passe réseau, ce qu'aucune de nous (groupe des vieilles dames) n'avait. Ça commençait bien ! Pierre a imperceptiblement froncé les sourcils.
Ensuite, il a fallu entrer notre identifiant Scolastance (évidemment pas tout à fait le même) et notre autre  mot de passe. 
C'est fou le nombre de codes et mots de passe à retenir depuis que l'internet est dans notre vie !
Le premier jour, quand les listes de classes ont été données et que les collègues se sont précipités pour les photocopier, nombreux étaient ceux qui avaient oublié leur code photocopieuse, certains ont même essayé le code de la carte bancaire.
(Moi de même d'ailleurs. Curieusement, ce code est revenu tout seul, au bout d'un moment.)
Tout cela doit être fait pour aider les vieilles dames à entretenir leur mémoire. C'est trop gentil, de penser à nous !



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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 09:48
Les LV2 sont le cauchemar des profs de langues, surtout depuis que le système bilangue s'est répandu : il s'agit des élèves qui ont attendu le plus longtemps possible avant de choisir de faire de l'allemand (ou de l'anglais).
Ce sont donc les élèves les moins intéressés par l'école, disons-le ainsi.

Vendredi, je les ai vus débouler dans la salle, trois d'entre eux parlant fort, riant fort, les mains enfoncées dans leur joggings.
Ils étaient 14, j'en attendais 12  (oui, c'est un petit groupe, et c'est un réel soulagement pour moi, cela fait au moins 20 ans que je n'ai plus eu de petit groupe !)
Les caïds ont entraîné tout le monde au fond de la salle, j'ai donc dû commencer par leur demander "énergiquement" de se mettre dans les trois premières rangées. Premières protestations. ("Wesh, cash elle s'énerve !")
Ensuite l'un d'entre eux s'était trompé de groupe : la CPE est venu le chercher. Un autre a prétendu qu'il y avait une erreur : il était inscrit en espagnol mais voulait faire de l'allemand.
Mais la CPE a coupé court : il avait obtenu la dérogation uniquement pour pouvoir faire de l'espagnol chez nous. Allez, tschüss !
Les caïds ont une question : "l'allemand c'est la même chose que l'alsacien, non ?"
J'évoque un certain Martin Luther, qui a fixé les bases de la langue allemande. Ils ajoutent "King". Martin Luther King est en effet un nom très connu chez les jeunes, une sorte de symbole de la rebelle-attitude.
Mais ils ne savent rien sur lui, juste qu'il était noir.
Je leur parle de son discours "I have a dream", leur dis qu'on peut le trouver sur "you tube" (ben quoi, oui, je connais youtube !). Je prononce "toube" et ils se gondolent, au lieu d'admirer ma moderne-attitude: "Haha, madame, on dit pas toube !"
Je confonds les prénoms Grégory et Anthony (au bout de 20 mn, précisons-le), ils se gondolent : "Haha, Grégory, pas Anthony !" Ça va être sportif, je le sens !
Heureusement, les 10 autres, même s'ils disent tous sur leurs fiches de présentation ne pas aimer l'école, semblent calmes et résignés.
Un vrai challenge m'attend : ne pas les dégoûter davantage de l'école et ne pas les dégoûter de l'allemand !

(Je réalise, même pas une semaine plus tard, que le vrai challenge est ailleurs : il s'agit de ne pas me laisser dégoûter par eux !)

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