2 novembre 2009
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Eh oui, les vacances sont souvent l'occasion de grands rangements !
Cette fois, j'ai rangé les papiers de plusieurs mois, en opérant un grand tri.
Sur la photo je suis dans la phase où rien ne semble avancer, car chaque pile rangeé en découvre une autre.
Mais j'ai mené l'entreprise à bien, classé tous les papiers et dégagé la surface du bureau (enfin presque).
Juste à temps pour la reprise.
"Au fond est-ce que ranger ça ne revient pas à foutre un peu le bordel dans son désordre ?" s'interroge Philippe Gelluck.
Le proverbe allemand dit "Odnung ist das halbe Leben" (L'ordre c'est la moitié de la vie : quelle est donc l'autre moitié alors ?)
Sinon, il reste trois grandes journées à remplir de bonnes choses. Je vous souhaite d'y arriver.
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Au jour le jour
27 octobre 2009
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Quelques mots d'usage courant chez nos jeunes.
Si vous n'avez pas regardé "Secret Story" cet été, voilà une petite mise à jour. Un contrôle aura lieu après les vacances.
Balle : (C'est de la) Exprime l'enthousiasme pour quelque chose de bien, de beau de positif. Ex: "Cette meuf, c'est de la balle" (Je ne suis pas insensible aux charmes de la demoiselle).
Bouffon : Qui ne s'apparente pas au clan. Ex: "Nique lui sa race, à ce bouffon ! " (Rabats-lui son caquet, à cet individu qui ne s'apparente pas à notre clan).
Carotte : Du verbe "carotter" , extorquer, voler, mais dans une forme invariable. Ex:"Il m'a carotte un zedou de teuchi, l'bâtard, tu vas voir comment je vais le niquer grave" (Le scélérat m'a dérobé douze grammes de cannabis, il va s'en mordre les doigts)
Chelou : Bizarre, inhabituel. Par extension : qui ne s'apparente pas au clan. Ex : "La prof d'anglais, elle a des veuchs tout chelous" (Ce n'est pas tous les jours qu'on voit une coupe de cheveux aussi inhabituelle et cocasse que celle de la prof d'anglais, qui par extesion ne s'apparente pas à notre clan).
Comment : Exprime l'intensité. Ex :"Comment je lui ai niqué sa race, à ce bouffon !" ( Je sors indéniablement vainqueur du combat qui m'a opposé à cet individu qui ne s'apparente pas à notre style de vie, ceci dit en toute modestie et avec la sportivité qui s'impose en de pareilles circonstances !)
Foncedé : Se dit d'une personne qui vient de consommer du cannabis. Ex :"Je suis foncedé" (Mon regard est vitrux, je perds mes mots, un mince filet de bave coule sur mon menton et je rigole comme un décérébré, sans aucune raison. J'ai payé assez cher pour me mettre dans cet état, bref : he viens de consommer du cannabis).
Gun: Arme à feu. Ex:"Ziva, prête-moi ton gun l'aut' bâtard y m'a manqué de respect." (Pouurais-tu s'il te plaît me prêter ton arme à feu, afin que je règle son compte à l'importun qui n'a été qu'à moitié urbain à mon égard ?)
Kiff (er) : Apprécier. Ex "Comment je kiffe trop cette meuf !" (La vue de cette jeune fille n'est pas sans éveiller chez moi des pulsions bien naturelles qui me mettent dans une humeur joviale.)
Mito : Mensonge. Dérivé de mythomane (menteur). Ex:"On me fait pas de mitos à moi, bouffon !" (Je ne suis pas le genre de personne crédule à qui vous ferez gober vos sornettes, individu qui n'appartient pas à notre milieu !)
Mortel: Bien, beau, dont on peut se réjouir . Ex : "Elles sont trop mortelles tes Nike !" (Vos chaussures s'entendraient bien avec mes pieds, aussi vous demanderai-je de m'en faire offrande sans opposer de résistance !)
Race (sa): Exprime le mécontentement. "Sa race !" (Je suis d'humeur maussade). "Sa race c'bouffon" (Mon annueau pylorique est complètement fermé, c'est le résultat de la proxiité de cet individu)
Sérieux: Indique que le propos est grave, solennel et qu'il faut donc lui acorder le plus grand crédit.
Ex: "Sérieux, j'kiffe trop son cul à votre fille " (Monsieur, j'ai l'honneur de vous demander la main de votre fille).
Tej : Jeter, refuser, réfuter, envoyer promener. "T'aurais vu comment Jamel il a tej la prof d'angalais !" (Le facétieux Jamel ne s'est pas laissé démonter face aux réprimandes de la professeur d'anglais)
Trop : Exprime l'intensité. En cela, synonyme de comment. Trop et comment peuvent éventuellement cohabiter dans la même phrase, pour exprimer une intensité très élevée.
"Trop la honte, ce blouson" (Ce blouson est ridicule et dans des proportions considérabbles"
"Trop comment je suis foncedé" (J'ai fumé une quantité déraisonnable de cannabis. Je crains que mon acuité intellectuelle n'en pâtisse pour la paire d'heures à venir).
Truc-de-ouf : Désigne une chose peu commune, qui dépasse l'entendement. "C'est un truc de ouf !" (Mon dieu, mon entendement est dépassé).
Zyva : Indique que la demande est pressante. "Zyva, fais méfu sale chacal" (Ne sois donc pas si avare de ta cigarettes et fais en profiter ton vieil ami qui trépigne d'impatience).
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Humour
26 octobre 2009
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On se doute bien que les émissions du genre "Le Grand frère" ou "Super Nanny" sont avant tout destinées à rapporter de l'argent à leurs auteurs, sur le dos de pauvres gens qui n'en peuvent plus de leur situation et qui voient la télé comme leur seul recours, leur dernière chance.
J'ai parlé récemment au jeune garçon passé dans l'émission "Le grand frère" (il a été mon élève il y a deux ans) et j'ai eu confirmation de cela.
L'émission a été tournée en juin, et est passé début octobre. Elle s'arrêtait sur une note positive : mère et fils réconcilées, père et fils pouvant se reparler après de années de non-communication, un stage en vue pour le jeune.
Qu'en est-il mi-octobre ?
"Ça va mieux avec ta mère ?" ai-je demandé, pleine d'espoir, malgré moi.
-Ah bah non, elle m'a viré.
-Et avec ton père ?
-Deux jours après le tournage mon père m'a dit que je n'étais plus son fils !"
Pour ce qui est du semblant de boulot trouvé, il ne s'agissait que d'un stage et on n'a pas gardé notre "petit frère".Ensuite il a fait trois autres stages dans des garages : dans deux il s'est fait virer, et dans le 3ème il n'est pas resté "parce que c'était des gros cons".
Je pose la question assez cliché mais qui me vient tout naturellement :
"Est-ce que l'émission a été fidèle à ta vie ?"
"Euh... oui et non. J'ai fait moins que ce que je faisais normalement. Il y avait quand même 11 personnes dans l'appartement. Il m'était arrivé de taper mon frère ou ma mère, là je l'ai pas fait."
Un point positif cependant : J. m'assure qu'il n'a pas eu à faire face à des réactions négatives dans notre petite ville.
Autre point qui m'est apparu ensuite : J. était quasiment mutique lorsqu'il était en classe. Impossible de lui arracher un mot, même après la sonnerie. Là, il s'est exprimé avec facilité, assez fier de lui.
Ajoutons encore que lorque je lui ai parlé de sa mère, qui m'avait touchée, bien sûr, il a un un peu de buée dans les yeux et la voix légèrement altérée.
On est loin de la situation idyllique montrée en fin d'émission !
De l'esbrouffe , rien d'autre ! Ou pire, une escroquerie ?
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Au jour le jour
24 octobre 2009
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Voilà, on y est arrivés !
Les dernières heures furent difficiles : "Mais c'est la dernière heure Madame !"
Entendez par là : on n'a pas envie de travailler, on veut rire, s'amuser,"délirer".
Ah mais oui, mais moi, je n'ai pas très envie d'avoir devant moi une classe gloussante.
Autrefois, le samedi était un peu plus cool, les moins motivés n'étant souvent pas là.
Maintenant, ça ne fait plus guère de différence.
Je sors découragée. Quel métier horrible !
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Humeur
21 octobre 2009
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En ce mercredi d'avant vacances, réjouissons-nous !
Nos classes sont lancées, il suffit (suffit-il ?) de garder le rythme.
Nous avons presque assez de notes pour faire les bulletins.
Nous avons accompli deux dixièmes de l'année scolaire et gagné des points pour la retraite.
Nous aurons 11 jours pour dormir, ranger, rêver... et bien d'autres choses.
Dessin tiré du blog suivant , celui d'un instit' dessinateur :
http://dangerecole.blogspot.com/
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Au jour le jour
18 octobre 2009
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En 5ème nous suivons les préparations d'un voyage scolaire. Vendredi nous avons découvert différentes destinations touristiques de l'Allemagne, dont le magnifique château de Neuschwanstein.
Je donne quelques explications, et leur dis qu'il fut construit par le dernier roi de Bavière.
Allez savoir quelles sont les associations de pensées de ces jeunes, toujours est-il que le plus souvent ils expriment à voix haute ce qui leur passe par la tête et là F. a crié tout d'un coup "Heil Hitler !"
C'était bien sûr de la provocation, pour me faire réagir et amuser son petit public.
Que voulez-vous faire dans un cas pareil ?
Parfois je n'ai plus envie, je ne me sens plus la force d'affronter tous les jours la bêtise.
(Je rassure les pédagogues : je l'ai pris à part hier matin pour lui expliquer la raison de l'interdiction de telles paroles.)
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Humeur
14 octobre 2009
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Je viens d'apprendre que c'en est fini du joyeux bordel annuel du cross.
Cette année le cross est réservé aux 6° et 5° : ils iront lundi de 9 h à midi au stade, accompagnés par quelques professeurs, reviendront et poursuivront les cours normalement.
Point.
Finie la transhumance !
Finis les cours qui sautent.
Quelques cours de remplacement, et l'affaire est expédiée.
Ah, naguère, nous passions parfois de bons moments, à boire un gobelet de thé en mangeant un Mars (offerts par Mars, les mars) et en racontant des bêtises !
C'était une journée un peu différente, on découvrait les élèves sous une autre facette. On les encourageait, quand ils passaient devant nous. Ils nous saluaient : "Hallo Frau G."
Un jour les mars ont disparu.
Puis le thé.
Maintenant le cross.
Ainsi vont les choses.
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Au jour le jour
13 octobre 2009
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17:10
Le lendemain de mon histoire de pomme, je voulus savoir qui m'avait fait cette magnifique réplique, car sur le coup, je n'avais pas pas enregistré cette information.
J'ai donc posé la question et nous avons évoqué Blanche-Neige : il s'est avéré que beaucoup d'élèves ne connaissaient pas ce conte, et je l'ai résumé.
Là, silence dans la salle, personne n'a bougé.
(J'ai souvent constaté que nos élèves de 6° et même 5°, adorent qu'on leur raconte des histoires.)
A un moment j'arrive à l'épisode de la reine-marâtre qui découvre par le miroir magique que Blanche -Neige n'est pas morte, mais bien vivante :
"Vous êtes très belle, Madame la Reine, mais Blanche-Neige qui vit par-delà les montagnes, est mille fois plus belle que vous."
J'enchaîne :"Alors la reine se dit..."
C'est là que je vois derrière une petite fille serrer les poings et dire, avec conviction : "Sale pute !!!"
Faut-il en conclure que j'ai si bien raconté qu'elle a été prise entièrement par l'histoire ?
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Humour
11 octobre 2009
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Vendredi en LV2 (oui oui, c'est le groupe de tous les possibles !) Laura dit en début d'heure une phrase dans laquelle j'entends le fameux "comme même" qui se répand.
Je la reprends : "On dit "quand même" !
Alors là, elle se rebelle ! Ah ben non, on dit "commême" elle en est sûre, même qu'elle sait comment on l'écrit (elle me dicte l'orthographe précédente.)
Elle est sûr de l'avoir vu ainsi écrit sur MSN, même !
Elle commence seulement à me croire quand je lui assure que j'ai aussi enseigné le français, ce que peut confirmer Kevin, dont jai eu naguère la mère en français.
C'est là que Laziza dit :" C'est moi qui l'a fait..."
Je corrige aussi cela. Laziza me dit, avec une touchante naïveté : "Ben madame, j'ai jamais compris pourquoi il faudrait dire "c'est moi qui l'ai fait" (je suppose qu'elle entend en fait "c'est moi qui les fait"). J'explique.
Ensuite je les achève en corrigeant "ils croivent". Mais là, j'ai du mal à les convaincre. Ils sont sûrs d'avoir appris en français à conjuguer "je crois, tu crois, il croit, nous croyons, vous croyez, ils croivent", ils n'en démordent pas. Je leur conseille de taper sur Google "Le conjugeur" et de vérifier.
Mais je leur donne le coup de grâce avec "il faut qu'il voye" ! Là, je suis sur le point de reperdre leur confiance, ils sont sûrs que je me fous d'eux. "Tout le monde dit ça Madame, il faut qu'il voye !"
Il est vrai que la conjugaison et l'orthographe ne sont rien d'autre que des conventions.
Et si moi, petite dialectophone d'un village paumé, j'ai tout fait pour intégrer toutes ces règles, fière de les connaître de de savoir les appliquer, eux n'en ont rien à faire.
"L'important, c'est qu'on se comprend", me dit Jeff .
(L'illustration n'est pas très nette : le maître au tableau a écrit des liens internet et dit :"Faites attention, cette fois, l'orthographe a vraiment de l'importance !" )
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Les 4°LV2
9 octobre 2009
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21:56
Hier, quelqu'un a trouvé une pomme par terre, dans "ma" salle. Je l'ai posée sur le magnéto, pour le cas où l'on viendrait la réclamer. Ça n'a pas raté : les classes suivantes ont demandé "Pourquoi il y a une pomme ?"
Quand les 6° sont partis à 15 h 30, deux garçons se sont attardés et ont démandé aussi.
Je leur ai tendu la pomme :" Vous la voulez ?"
"Ah non, Mme, on la connaît, l'histoire...." ad it le premier
"... de Blanche-Neige" , a ajouté le second.
J'en suis restée sans voix !
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