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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 09:23

connard.jpg

  Contrairement à ce que pensent les gens hors enseignement, les fins d'années sont pénibles.

Les élèves savent que "c'est fait", les profs manquent d'énergie... et tout le monde voudrait passer des moments "sympas": pour les élèves cela signifie bien rigoler entre eux, pour le prof, ce serait passer quelques heures "tranquilles", c'est-à-dire sans avoir à faire le gendarme.

La solution la plus facile est de passer des films... et là j'apprécie :

1. d'enseigner l'allemand 

2.que le cinéma allemand ait produit de bons films ces dernières années 

3.d'avoir un excellent lecteur DVD/cassettes dans "ma" salle".

J'ai chois de montrer aux élève sde 4°LV2 un petit film très bien fait "Französisch für Anfänger", qui, heureusement, n'a pas de sous-titres français dans la version que nous avons achetée.

C'est l'histoire d'un jeune Allemand qui participe à un échange en France, afin de se rapprocher d'une jeune fille qui lui plaît.

Ils aiment beaucoup. Même Camille, qui fait la tête depuis janvier, sourit enfin !

Ils sont très intéressés par le film et ont besoin de moi pour leur traduire (Ha, enfin, ils ont besoin de moi !)

Ils sont pris par l'intrigue et commentent entre eux.

Lorsqu'un garçon et une fille partent à l'écart et ferment la porte derrière eux, ils savent ce qui va se passe: "Il va la pénétrer ! Ils vont s'accoupler !"

A un autre moment le personnage principal est confronté à un rival frimeur : "Celui-là, je lui pisse à la figure !" Là, j'interviens :" Mais c'est quoi, cette violence ?"   "C'est la vie, Madame !"

Es-ce donc ainsi qu'ils voient la vie ?

 

 

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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 17:30

bulletins.jpg

 

Ça y est, c'est fait !

Pour la 96 ème fois.

Non:  en recomptant, je réalise qu'il me faut enlever deux congés de maternité, j'ai donc terminé les bulletins pour la 94 ème fois.

 

Grâce à scolastance, nous avons un moyen de pression supplémentaire: nous pouvons changer les notes et les remarques jusqu'au moment de l'impression des bulletins.

C'est bête de devoir user de ce genre de stratagème, mais c'est hélas notre seule arme.

 

Comme il serait bon d'enseigner à des élèves désireux d'apprendre !

Quel rêve ce serait et comme on s'investirait avec bonheur !

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 15:37

4jeudis.jpg

Une fois de plus, il est question des rythmes scolaires. Cela revient régulièrement.

En général, on finit par accuser les profs de ne pas vouloir renoncer à leurs sacro-saintes vacances, et l'on continuer à empiler les fragments de connaissances, en espérant que le tout ne s'écroule pas.

En ce jour de forte chaleur, je repense à celui que j'ai entendu dans mon demi-sommeil dimanche matin, qui prétendait que travailler en juillet et en août serait d'autant plus profitable que l'on a plus de coeur à l'ouvrage lorsqu'il fait beau et chaud.

Je l'inviterais bien à venir assister à mes cours de l'après-midi, lorsque les élèves arrivent après une bataille d'eau, échevelés, transpirants.

"Madame, on peut ouvrir les fenêtres ?" (Comme si faire rentrer la chaleur pouvait arranger quelque chose !)

Autre refrain chanté régulièrement par les dits "chrono-biologistes" (ou chrono-psychologues) c'est l'antienne selon laquelle la concentration connaîtraît un pic vers 16 heures.

Là encore, j'inviterais volontiers ces gens à se promener dans quelques collèges le matin vers 9 heures et le soir vers 16 heures : il ne faut même pas entrer dans une salle pour en tirer des conclusions évidentes. Pierrette, notre chargée de l'entretien, me le dit souvent d'un air consterné : "Ils sont encore complètement excités cet après-midi!"

Mais Pierrette, il faut lire les chronobiologistes ! Ils disent que la concentration revient, vers 16 heures.

Peut-être est-ce possible dans des conditions idéales, avec un vrai  petit déjeuner, un vrai repas de midi et une pause calme assez longue. Mais sûrement pas dans les conditions qui sont les nôtres.

Mais personne n'écoute le personnel d'entretien, pas plus que l'on n'écoute les profs.

Attendons les conclusions de la docte commission qui va travailler durant un an avant de rendre ses conclusions.

Je suis curieuse, mais pas très optimiste.

 

 

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 10:22

perduville.png Ah la la, foutus stages !

Je déteste ça. J'ai autant de sens de l'orientation qu'une huître, et redoute plus que tout de devoir me rendre dans des endroits improbables, tes que Duppighim, Truchtersheim, Molsheim et autres "heim" inconnus.

Les stages en allemand ont presque toujours lieu dans ce genre d'endroits, à mi-chemin entre le nord et le sud, pour réunir les profs du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.

Hier j'étais convoquée à Sélestat  : facile, je connais, m'étais-je dit. Sauf que c'était dans un obscur Lycée professionnel économique et non à l'IUFM.

Pas de problème, j'ai un GPS, m'étais-je dit.

Ok, mon mari va pour me le programmer (oui oui, je reconnais l'expert en GPS c'est lui) et commence à pester parce que l'adresse (Place du Docteur François Kretz) est inconnue.

Pas de problème, on a l'Internet et Google Map, n'est-ce pas ? Google Map me situe cet établissement sans hésitation au centre ville, à côté de la bibliothèque humaniste.

"Qu'est-ce que tu t'emmerdes  enquiquines à conduire, il y a le train  !" me dit mon mari, grand ferrovipathe.

 Ok, qu' à cela ne tienne, je prendrai le train. Ce que je fis, et débarquai à Sélestat avec pour but le centre-ville, que je trouvai assez facilement (mais il ne faut pas demander où est la bibliothèque humaniste, personne ne semble savoir qu'elle existe !)

Là, j'ai eu beau demander... pas de Lycée professionnel.

J'ai fini par appeler le bueau ayant édité la convocation : ah ben; la dame ne savait rien de la localisation de ce lycée. Elle a cependant appelé quelqu'un censé en savoir plus, qui m'a enfin indiqué que ce lycée était appelé "Schweissguth" à  Sélestat. Et là, un très gentil photographe  du centre de Sélestat a pu m'indiquer la direction avec clarté. Merci à lui !

Je suis arrivée à 9 heures 15. Une autre est encore arrivée après moi. Et beaucoup ont pesté contre ces convocations stupidement fausses !

Je crois que je vais lancer une association pour militer en faveur des stages à Strasbourg !

 

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 14:41

160-superman-prout.gifLundi en 4°LV2, les inénarrables...

Au fond, des protestations fusent, bruyamment. "Madame, il a lâché une caisse !"

Plus les classes sont pénibles, plus ce genre d'incident prend de l'ampleur.

Ils se pincent le nez, veulent ouvrir les fenêtres, enquêter sur le coupable.

J'attends patiemment que cela cesse.

Ce jour-là, Greg, pour des raisons inexplicables, a décidé de "travailler", et veut faire preuve de sérieux.

Il se retourne et lance aux agités du prout :"Ben quoi, c'est naturel !"

Et là, emporté par le sens de la formule, il ajoute "ça vient du coeur".

Les autres éclatent de rire, et moi aussi.

Bon joueur, Greg rit avec nous, de sa formule inapproprié. Pour une fois, c'est une vraie gaieté partagée.

 

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 11:27

beaumetier.jpg

Hier, un collègue de techno est arrivé en salle des profs un peu amer, mais essayant de garder le sourire.

C'est un homme qui respire la gentillesse.

En principe, personne ne s'y trompe, ni les élèves ni les collègues.

D'ailleurs, je n'ai pas besoin de citer son nom ici, tout le monde saura de qui il s'agit.

Une élève venait de l'insulter, lâchant une série de mots comme une diarrhée verbale.

Parmi ces mots il n'avait retenu que les suivants: "Je vous chie dans la gueule."

Je ne connais pas cette élève, ne sais même pas son nom.

Je suppose qu'elle a plein de raisons pour haïr ainsi les adultes, le système, les profs, la société, l'école, la vie qu'elle mène.

Je suppose que les rythmes scolaires sont inadaptés, les programmes trop ambitieux, les profs trop rigides.

Je suppose que je suis vieux jeu de m'indigner de cette liberté d'expression, mais je trouve cela au-delà du supportable.

Après cela, il n'y a plus que la violence physique.

Et-ce que cela sera la prochaine étape ?

 

J'ajoute quelques phrases entendues ces derniers jours:

"Je n'ai plus envie, personne ne travaille plus, même les 3° bilingues ne font plus rien." P.F.

"Personne ne m'écoute plus. Si j'arrive à me faire écouter de 4 élèves, c'est le bout du monde." P.H.

"Je viens ici en rampant." D.P.

 

Oui, je sais, ce blog devient déprimant, mais il est le reflet de ce que je vis, de ce que nous vivons.

En-dehors des élèves des classes bilingues, je ne vois plus de "gentilles classes".

Partout les perturbateurs prennent le pouvoir. Ils poussent des cris, comme des gens atteints du syndrome de La Tourette, nous parlent comme à des chiens, gloussent, se lancent des objets, n'écrivent rien, n'apprennent rien, ne retiennent rien, rendent feuille blanche -les feuilles par moi achetées !-...

Oui, il ya de quoi être dé primé !

 

 

 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 17:00

LuckyLuke.jpg

Samedi, ce fut assez épique avec les 5°.

Pendant que je mettais à l'écart le premier insolent en quittant brièvement le cours,  ils ont fermé derrière moi la porte de la salle de classe.

Certes, j'avais mes clés (je ne sors jamais sans mes clés !), mais j'avais envie de leur montrer que je ne me laissais pas faire.

Le principal adjoint est venu, à ma demande.

Certains ont prétendu d'abord que je m'étais trompée, que la porte n'était pas fermée à clé (verrou poussé). Comme si je pouvais me tromper à ce sujet !

Ensuite, lorsque le PA demanda à un perturbateur notoire de quitter le cours, ce fut "chaud" comme disent les jeunes. Maintenant, de plus en plus souvent, les perturbateurs refusent de quitter la salle... surtout un samedi matin, où  il n'y a aucune animation en permanence. 

Après la sortie houleuse de trois élèves, nous avons pu travailler correctement.. mais seulement un quart d'heure.

De 11 h à midi j'avais fait venir deux filles en totale rebellion contre l'allemand et contre moi.

Elles sont venues, mais en étant évidemment très mal disposées, et ont refusé tout travail.

Nous avons donc discuté. Elles se sont exprimées sans détours :

-L'allemand c'est de la merde. Personne n'a besoin d'allemand, on peut très bien parler l'anglais en Allemagne. Elles vont arrêter l'allemand et faire de l'espagnol, donc il est normal qu'elle ne fassent plus rien.

-Je ne les aime pas (évidemment !)

-Le collège, c'est de la merde.

-Les autres élèves sont des bourges, qui ne les comprennent pas.

-Elles se sont simplement laissées entraîner, mais c'est normal aussi puisque l'allemand c'est de la merde et qu'on ne comprend rien.

-Ce qu"elles souhaitent, c'est que je les laisse se mettre au fond, pour qu'elles puissent bavarder.

 

Je les ai remerciées pour leur participation active.

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20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 10:54

pleut-mouille-L-1.jpg

Je sais, cela ne se dit pas, ne doit jamais se dire ! C'est très condamnable, j'en ai conscience.

Je l'avoue ici: j'aime la pluie.

Il m'a fallu du temps pour oser l'avouer, c'est si mal vu.

Il est correct et convenable d'aimer le "beau temps", le grand soleil et la chaleur.

Plus la température grimpe, plus on est supposé se réjouir. Moi, c'est l'inverse.

Les 29, 30 degrés qui réjouissent les présentateurs-météo me font peur.

Passés 25 degrés, je suffoque.

J'apprécie d'autant plus ce temps dit "pourri" lorsque je travaille. Dès qu'il fera beau, les élèves seront encore plus agités, feront des batailles d'eau, arriveront mouillés et excités, avec encore moins envie de travailler.

Ils se plaindront de la chaleur, voudront ouvrir les fenêtres sur le bruit...

Je suis contente de ce mois de mai pourri, voilà.

Maintenant, vous pouvez me pendre virtuellement !

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 18:03

Aideauxprofs.jpg

C'est la morosité en ce moment, en salle des profs.

Les quinquas en particulier ont le blues.

Les plus proches de la retraite attendent, résignés et désabusés.

Plusieurs se posent sérieusement la question d'un changement de métier.

Certains craquent. La voix ne va plus, le corps, ne va plus, le mal de ventre est permanent, les vertiges fréquents.

On nous dit un peu partout "les vacances approchent", mais il reste six semaines à "tenir". C'est à la fois court quand tout va bien et long quand cela se passe mal.

Pour la première fois j'ai déjà compté le nombre d'heures de cours qui me restent avec mes classes. Moins de 20. Mais en même temps, 20 heures, c'est environ un cinquième de l'horaire annuel. Je suis partagée entre le désir d'en faire encore quelque chose d'utile et l'acceptation de certains échecs.

Allez, courage à tous. On en viendra bien à bout, de cette année-là !

 

 

 

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 10:42

Robert

 

  En ce moment, il paraît que l'on entend dans les couloirs du collège la chanson "Petit Papa Noël".

Serait-ce en raison de la météo automnale ?

Ou par pure lubie ?

Il est plus probable que cela soit inspiré par un remplaçant en français, un peu différent des enseignants que nos élèves ont l'habitude de côtoyer.

Ce qui nous fait rire, mes collègues d'allemand et moi, c'est que ce monsieur ressemble terriblement au portrait du personnage principal de notre livre de 6ème, Robert.

J'en arrive, dans l'unité 7, à la description de ce personnage.

J'attends avec curiosité leurs réactions.

 

 

 

 

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